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Liste complète des installations :

Pour un paysage d'eau Bancs Publics L'arbre tombé Des gains collatéraux Au bout du tunnel / Grotesque / Documentaire La Sablière dans la mangrove L'Embarcadère Conversation, par jours de pluie Le Cratère La Fontaine La friche Carbolux Le Camp de l'Ermitage La barque Longue-vue-la-Masure 14 bancs face à face Balance La maison des aulnes

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Bruni/Babarit



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Version anglaise
Installations

Passages (D'un monde à l'autre)

Gilles Bruni en partenariat avec Annecy Paysage est à La Ferme de Chosal dès le 3 juillet et jusqu’à la fin du mois pour un travail collaboratif autour d’une installation art et nature « D’un monde à l’autre ». Pôle Land Art Départemental de la Ferme ESAT de Chosal

Annecy Paysages 2020
La Ferme de Chosal / Copponex (hors Annecy)
https://www.annecy-paysages.com/dun-monde-a-lautre/

Repères

Situation : chemin en sous-bois, parallèle au chemin creux rural.

Dates : réalisé entre le 4 juillet et le 29 juillet 2020.

Matériaux : tiges de noisetier coupées et vivantes, ployées, entrelacées, attachées ; galets de la rivière, bruts, avec écritures gravées ou au feutre ; galets de terre modelée, marqués d’écritures ou des motifs avec des stylets ; fil de fer recuit.

Dispositif : de part et d’autre du chemin, des tiges d’arbustes ployées dans le sens de la pente ; des dépôts de galets de pierre et de terre cuite avec des prénoms des travailleurs de la ferme, du personnel et de visiteurs. Ce travail de terrain est un geste artistique à prolonger, à proposer aux personnes qui viendront par la suite à la ferme, pour enrichir la coulée du sentier de leur « galet-prénom ». On pourrait l’imaginer sans fin.

Dimensions de l’in situ : dans une forme rectangulaire d'environ 26 pas et 4 à 10 pas de largeur, pour une hauteur de 0,5 à 2,5 m pour les parties ployées.

Collaboration : Rodolphe Raphalen, stagiaire collaborateur ; l’aide logistique de Greg, encadrant à la ferme et les conseils précieux de Sylviane pour le modelage, et qui a cuit la terre avec Jean.

Participants : travailleurs : Maïlys, Melissa, Sabrina, Perrine, les deux Audrey, Edith, Jérémie, Christelle, Katia, Charline, Didier, Amandine, Sophie, Myriam, Olivier, Christian, Séverin, Jean-Claude, Jean-Baptiste, Charlotte, Sébastien, les deux Mehdi, Nadège, Nadine, Melissa...  ;  encadrants et bénévoles : Philippe, Christophe, Annabelle, Emmanuel, Greg, Steven, Noémie, Virginie, Élodie, Régine, Eric, Laurent, Armelle, Gérald, Antoine, Mallaurie... ; et tous les visiteurs et promeneurs croisés qui ont laissés leurs empreintes : Sophie, Mariette,  Matéo, Brigitte, Selena, Christelle, Harris et tant d’autres.

Commentaire

Le chemin dans le sous-bois est une traversée, on y marche, dans une durée, sous le couvert du bosquet. On peut se laisser aller à ressentir un flux, le temps qui passe à l’image de ce tertre où la pierre affleure, avec des restes probables d’un bâti dont il ne reste que quelques éléments ténus à l’entrée.
Les pierres-galets que j’avais vu à côté dans le chemin rural m’ont fait penser à notre présence-passage, un galet est un être-pierre qui vit le flux de l’eau, il s’usera au fil du temps. Ces galets sont comme les acteurs et les usagers de Chosal, de passage ; ils marquent d’une façon ou d’une autre la vie de la ferme. Chosal est le fruit d’une multitude de présences, elle fonde le site, le fait vivre, lui donne son identité.

Pour cette raison j’ai pensé recourir à des pratiques qui ont lieu à la ferme (modelage) ou déjà eu lieu (gravure) pour marquer ces galets-pierre ou terre du prénom des gens que j’ai sollicité. Le prénom nous identifie. Ce fait m’a interpellé lors de mon premier contact avec la ferme. Croiser un un travailleur impose des présentations. Échanger nos prénoms, c’est avant tout reconnaître l’autre comme un pair.

Le dispositif est somme toute simple, il s’agit pour partie de produire des pierres gravées ou des formes de terre marquées de tracés, de donner une visibilité aux passages des uns et des autres au travers de ce moment du bosquet qui nous isole des alentours et nous abrite. Il crée une unité de lieu dans un moment du déplacement. On peut saisir ce travail comme une forme de scénographie où le site du sentier n’est pas réduit au statut de décor, il fonde l’œuvre. Les pierres le constitue, elles accompagnent nos pas.

Ce travail pourrait s’apparenter à un acte de jardinage, à savoir ménager son terrain pour y mêler son intervention, à composer avec le site, où le tout fait l’œuvre. Pas de table rase donc, le site devient lieu, le lieu s’énonce sur le sol même comme l’accumulation de nos passages ; la litanie des prénoms scande la marche, contribuant à la sensation de vivre quelque chose d’initiatique, comme dans certains jardins orientaux propices à engendrer la méditation sur notre condition humaine.

Gilles Bruni, juillet 2020

 

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